Sur la route des odeurs


Nous sommes le 22 octobre 2019. Nous quittons au petit matin la région de Ratnapura pour nous diriger vers Ella, entourée de montagnes et plantations de thé.

Nous laissons derrière nous notre hébergement chez l’habitant, avec une petite famille adorable qui nous a bien régalé avec leur petit-déjeuner typiquement Sri Lankais. Nous partons donc pour 5 heures de route en tuk-tuk, à travers les routes sinueuses de montagne.

A la sortie de Ratnapura, nous nous arrêtons quelques instants devant une plantation de cannelle qui longe le bord de route. C’est une nouvelle occasion pour nous de froisser quelques feuilles dans nos mains, afin de pouvoir sentir ce délicieux parfum de cannelle et d’eugenol rappelant le clou de girofle.

Juste après cet arrêt parfumé, nous passons devant une plantation d’Hévéa, l’arbre à caoutchouc, où nous sommes heureux de nous arrêter pour observer le procédé d’extraction du latex. Chaque arbre est entaillé à environ un mètre du sol et une coque de noix de coco accrochée à l’arbre vient récolter ce liquide blanc épais. Ce dernier a une odeur fécale très puissante et rappelle notamment l’indole, avec une note de caoutchouc brûlé.


       


Nous commençons ensuite à monter petit à petit, la route sinuant a travers les montagnes. Une ambiance toute particulière se dégage alors que nous roulons sur cette route trempée par la pluie. Plus nous montons, et plus des odeurs épicées arrivent à notre nez. Nous continuons à rouler dans cette atmosphère qui se rafraîchit, tandis que des notes poivrées piquantes viennent à nous, accompagnées d’un parfum minéral et poussiéreux.



Le goudron mouillé par la pluie sur lequel nous roulons dégage une odeur minérale et humide, qui vient se lier à l’odeur terreuse marquée du petrichor, cette odeur si reconnaissable de la terre chaude humidifiée par le passage d’une pluie battante. La végétation luxuriante en bord de route apporte aussi une touche verte humide à l’atmosphère, avec une note aqueuse très présente.

Les monticules d’ardoise bordant notre route sur une grande partie du trajet diffusent une odeur soufrée et minérale poussiéreuse, contrastant de manière succincte avec cette atmosphère humide et piquante. Des notes animales crésoliques nous parviennent occasionnellement tout au long de notre trajet, au rythme des quelques vaches que nous croisons sur le bas-côté de la route. Un contraste étonnant qui nous rappelle à certains moments les vallées alpines.


       


Cependant, les petites gargotes qui jalonnent la route tous les kilomètres nous rappellent rapidement que nous sommes bien au Sri Lanka. En effet, un parfum de plats cuisinés nous monte au nez à chaque gargote que l’on croise, des odeurs de riz & curry (voir la recette) embaumant tout le tuk-tuk. Ce mélange d’épices nous donne l’eau à la bouche tout au long du trajet.



Nous finirons cette journée de voyage par un thé noir pris en bord de route, juste avant notre arrivée à Ella.

Malgré ce long trajet passé en tuk-tuk, nous aurons encore passé une journée bien remplie en découvertes olfactives.


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