Le petit grain mandarinier

Au petit village de Sarahandrano (lire l’article sur notre expérience dans ce village), nous avons eu la chance d’assister à la distillation des rameaux du mandarinier réalisée par Mi Hen, le producteur de vanille (lire l’article complet sur la vanille) et d’autres huiles essentielles, qui nous a accueilli dans sa famille. Ce fut un immense plaisir de pouvoir suivre l’ensemble du processus d’obtention de l’huile essentielle du petit grain mandarinier, de la récolte à la mise en bouteille.


La récolte des rameaux de mandarinier



La première étape pour l’obtention de l’huile essentielle de petit grain mandarinier est la récolte des rameaux du mandarinier. Les branchages, feuilles et petites mandarines encore au stade de petits fruits verts sont conservés alors que les branches plus épaisses sont mises de côté. Les employés s’affairent à l’aide d’imposants sécateurs leur permettant de sélectionner les parties des branches nécessaires à la distillation.


Une fois les branchages coupés et triés, ils sont stockés dans de larges sacs en toile pour être ensuite transportés au lieu de distillation, proche de la maison de Mi Hen.
La plantation de mandariniers étant en contrebas de notre logement, nous avons donc pu assister dès le lever du soleil à la découpe et la récolte des rameaux. Un délicieux parfum aux facettes citronnée, verte et anthranilée provenant des feuilles froissées des mandariniers se dégageait dans l’air frais matinal.


La distillation


               


De retour à la propriété de Mi Hen, les sacs sont entreposés devant l’immense alambic qui se dresse au fond de la vaste cour. Un ingénieux système permet d’alimenter en eau la machine en puisant au fond d’un puits non loin de là. Le feu permettant à la citerne d’eau de chauffer est ravivé par d’épais bambous séchés et autres bois secs de diverses tailles. Cette citerne ainsi chauffée dégage une dense vapeur d’eau entraînée par un conduit jusqu’au bas d’une seconde citerne destinée à contenir la matière à distiller.


L’ensemble des sacs contenants la récolte sont donc déchargés dans cette profonde cuve métallique. La vapeur s’échappe par le bas de la citerne qui remonte le long des rameaux relâchant ainsi leur huile essentielle emportée par la vapeur. La vapeur chargée de ce précieux nectar passe ensuite dans un col de cygne emmenant le tout dans un circuit de refroidissement. Le serpentin refroidit graduellement cette vapeur afin qu’elle devienne de nouveau liquide. A la sortie de la cuve, un vase florentin est placé et n’attend qu’à décanter ce mélange.Une fois l’eau séparée de l’huile, il est aisé de récolter sélectivement cette huile essentielle.


Pour éviter d’éventuelles pertes, un second vase florentin est placé en enfilade et permet de décanter les résidus d’huiles présents dans l’eau florale. Ainsi, les pertes d’huile essentielle sont minimisées. Dans un but d’économie, l’eau de refroidissement est elle aussi récoltée et attend environ 24h – le temps qu’elle refroidisse – avant d’être réutilisée pour une autre distillation. Une fois la distillation terminée, les feuilles et les branchages bouillis sont récupérés et utilisés pour du compost.

L’huile essentielle de petit grain mandarinier obtenue est ensuite pesée pour connaître le rendement final de la distillation. Pour celle à laquelle nous avons assisté, il a été obtenu un rendement de 3,05%. Mi Hen nous a confié être un peu déçu, et qu’il faudrait encore améliorer le processus pour optimiser le rendement.


L’huile essentielle de petit grain



Il a été très intéressant de pouvoir sentir cette huile essentielle de petit grain obtenue, en la comparant avec une feuille de mandarinier que nous avions froissé dans nos mains. Nous avons bien retrouvé dans l’huile cet effet anthranilé reconnaissable, le diméthyle anthranilate étant présent en grande quantité dans les feuilles de mandarinier. En revanche, une note marquée de légume bouilli due à la distillation trop récente cachait légèrement la note citrus du petit grain. En effet, après une distillation il est nécessaire d’aérer l’huile durant plusieurs jours afin que cette facette bouillie s’atténue.

La note citrus-mandarine de la feuille s’est ainsi moins sentie dans l’huile essentielle. Aussi, des notes terreuses, humides et vertes étaient bien présentes, accompagnant la facette oranger.


En conclusion


Nous avons adoré pouvoir observer le processus de récolte puis d’extraction de cette huile essentielle, cela était une première pour nous. Le fait de pouvoir vivre cela au cœur de la jungle dans un village authentique malgache a ajouté une note toute particulière à cette expérience !

2 thoughts on “Le petit grain mandarinier

  1. Bonjour à tous les deux,
    merci de nous faire partager ces merveilleuses expériences (on a envie d’être petite souris dans votre sac de voyage 🙂 )
    nous nous régalons de vos descriptions et commentaires.
    Encore…encore …!
    Impatientes de découvrir la suite …
    Isabelle & camille

    1. Bonjour Isabelle et Camille,

      Nous sommes ravis que nos articles vous plaisent ! On espère que vous apprécierez la suite tout autant! Mille mercis pour votre retour si positif qui nous va droit au cœur.

      Isabelle & Théo

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